Hamburg. Der Chefdirigent der Symphoniker hat seine Gedanken zum Brand der Kathedrale aufgeschrieben. Hier der Originaltext auf Französisch.
Je cherche une photo dans un livre d’architecture. C’est difficile à croire. Ce vide....ce trou!....
Je ne pense jamais à Dieu quand j’entre dans une cathédrale. J’y entre pour sentir la vieille main amicale du froid sur mon épaule. J’essaie à chaque fois de voir les morts qui ont élevé tout ça et qui aujourd’hui ne pourraient même pas soulever un flocon de neige. Je ne vois que les bougies réunies en concile. Je marche dans la nef comme dans un crâne de nouveau–né où tout est calme et aux aguets. Des musiciens baroques répètent le concert de ce soir. Le christ absent et les baroqueux improvisent une ode à l’agonie émerveillante de chaque seconde qui passe.
Maintenant le silence! (Ce cadeau des anges que nous ne cherchons plus à ouvrir). Combien je voudrais aujourd’hui entendre les fanfares de l’orgue de „Notre Dame“.
Ce monde tue la splendeur, la lenteur, et ne sait plus où il les a enterrées.
En attendant sa reconstruction à venir, il nous faut refabriquer les souvenirs. Fabriquer un faux éternel. La perte fait entrer l’éternel dans nos chairs, et l’éternel c’est ce qui ne passe pas, ce qui reste en travers de la gorge.
Je jette le filet de mes yeux sur les eaux du monde détruit, puis je le ramène à moi, et essaie de sauver les poissons d’or.
Et la vie s’approche. Elle guette le moment favorable pour frapper, puis à chacun, elle lance: Chante, maintenant. Vas-y! Écris, chante !
Sylvain Cambreling
16. April 2019, Bruxelles